Grâce aux smartphones et autres appareils-photos numériques, la photographie s’est démocratisée. Aujourd’hui, on peut s’improviser photographe et imprimer ses photos pour moins de 0,40€ la photo ! Alors pourquoi payer un photographe professionnel ? Comment un photographe fixe-t-il ses tarifs ? Pourquoi cela nous semble hyper cher ? Voici quelques éléments de réponse.
Parfois j’entends : “c’est cher!”, ou “c’est un prix élevé”, ou encore “il faut tant de temps pour sortir les photos ?!”. Ma réponse est simple: OUI. Disons que je suis chère, pour un portefeuille qui n’a aucune idée du coût du matos, ni du temps de travail qu’il faut pour tout traiter.
Avant, avant l’air du numérique (avant-hier quoi), on (le non-photographe) se disait : “elle coûte tant, mais c’est normal. En plus du temps à faire les photos, il faut que mon photographe achète les pellicules, le papier et la chimie pour faire les tirages, les consommables et faut payer ses compétences !”. Aujourd’hui, les gens perçoivent moins les compétences nécessaires, ni le matériel de professionnel dans lequel nous (professionnels) devons investir pour proposer des photos qui reflètent l’ambiance d’un événement par exemple. La notion de temps a aussi complètement disparue du paysage.
Beaucoup se disent : “avec le matos que tu as, tu branches l’appareil à ton ordi et c’est bon, tu as les photos !”. Oui, dit comme ça, sortir les photos de mon appareil ne “coûte” pas très cher. Un ordi, un câble et HOP ! : les photos sont dans la boîte, passées de l’outil à l’ordi. Avant-hier, comme aujourd’hui, le coût d’une prise de vues photos vient de plusieurs éléments immatériels et matériels.
Et donc… il faut investir dans du “bon” matériel pour que les photos soient belles. Or, un matériel de qualité a un certain coût. Savez-vous que le moins cher des appareils photo professionnels coûte dans les 2 000 €, sans aucun objectif ? Il faut aussi compter les éléments immatériels. J’entends par là : les compétences, le temps passé à prendre les photos et beaucoup moins visible, le temps passé à les traiter.
Effectivement, les photos que je fais sont belles car le matériel et les compétences sont “beaux”. Il semblerait que l’oeil du photographe ne soit pas donné à tout le monde. Et, oui, j’ai du matériel de qualité pour faire de beaux portraits au naturel. Oui en 20 minutes, je peux faire de beaux clichés pleins d’émotions, car j’aurai su vous détendre et vous guider pour vous mettre en valeur.
Ce n’est pas tout de transférer les photos sur l’ordinateur. Mon travail consiste également à jouer le rôle de laboratoire photo. Même si le laboratoire chimique pour les pellicules n’existe presque plus, un travail de traitement des photos est nécessaire. Je ne considère pas mon travail comme terminé à la fin d’une séance photo avec mon client. La remise des photos n’est pas instantanée en sortant de la séance.
Ma façon de photographier est tellement naturelle et intuitive que je me dois de vérifier mon travail avant de vous proposer des clichés. J’aime me remémorer ce moment privilégié passé, où je suis la témoin de ces instants importants pour mon client. Ces souvenirs qui vous partagerez ensuite avec vos proches. Alors, je me dois de remettre des clichés à l’image de mes modèles du jour. Cela peut prendre quelques minutes pour 5 photos, plus pour une séance d’une heure.
Par exemple, je photographie souvent en soirée avec ma “patte” naturelle et intuitive, le plus discrètement possible. Dans cette soirée, je déclenche mon appareil environ 600 fois en 3 heures !
Vous vous souvenez que les pellicules étaient limitées à 24 ou 36 photos (ou “poses” pour les puristes). Savez-vous combien de photos étaient sélectionnées ? Si toutes les conditions étaient réunies, toutes les prises étaient gardées. Mais dans mon exemple de soirée, pas toutes ! A la louche, je pense que 10 photos sortaient par pellicule. Aujourd’hui, mon travail en numérique est à peu près le même, il consiste à choisir les meilleures photos pour mon client. Et pour en sortir les 100 meilleures avec le traitement idéal, je travaille encore environ 3 heures sur les clichés !
Au final, pour arriver à une prestation “chère” ou un “prix élevé”, voici ce que je dois prendre en compte :
J’aime mon travail pour la prise de vue et le traitement qui va avec. Alors pour tout cela, je demande (comme mes confrères) une certaine somme pour chacun de mes travaux. Tout dépend de ce que mon modèle recherche. Je ne suis pas la machine à photomaton de la mairie. Aujourd’hui, le coût d’une séance photo n’est plus “seulement” liée au prix du matériel photo utilisé, au temps passé sur le terrain ajoutés aux coûts de développement. Aujourd’hui, il faut que le matériel soit à la hauteur des attentes du client, que l’ordinateur suive les évolutions technologiques ajoutés au temps passé sur le terrain et le temps de traitement des photos. Donc, mon travail coûte un certain prix, parce qu’il faut prendre en compte tous ces éléments ainsi que mon oeil de professionnelle qui saura tirer le meilleur parti d’une séance photo.